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Oh le beau modèle ! Oh la belle référence ! Le Venezuela est un paradis où, malgré les premières réserves mondiales de pétrole, il faut se battre pour acheter pâtes, lait et papier toilette. Le contrôle bureaucratique des prix et des taux de change, à l'origine de ces pénuries, a été récemment allégé, mais l'inflation, déjà inouïe, en devient presque absurde : 180 % en 2015, et 700 % cette année, selon le FMI. Le PIB, lui, devrait diminuer de 10 % en 2016. Ce qui aurait dû être un émirat pétrolier est aujourd'hui au bord de la faillite et doit même… importer du pétrole ! Cela fait envie, non ?
Le Venezuela est aussi ce havre de paix où le processus de destitution du président, prévu par la Constitution, a été interrompu brutalement, où des opposants sont emprisonnés, et où le pouvoir envoie l'armée pour protéger ses forfaitures. Un idéal démocratique…
Or, ne l'oublions pas, l'idéologie à l'origine de ce jardin des délices a séduit de nombreux leaders politiques français. Le « chavisme », du nom du prédécesseur et mentor de Nicolas Maduro, a largement essaimé chez nous. Jean-Luc, Mélenchon, par exemple, est un grand admirateur de Chávez, et pleura abondamment à sa mort, en 2013. « Ce qu'il est ne meurt jamais », déclara-t-il à l'époque. Qu'entendait par là le patron du Front de gauche? Chávez disparu, la pénurie alimentaire continue ? La dérive autoritaire perdure ? Si c'est cela, Mélenchon a eu raison.
La « clochardisation » d'un État riche
Hugo Chávez a également beaucoup inspiré le Front national. Florian Philippot, par exemple, louait « une volonté, un courage, à l'intérieur comme à l'extérieur de son pays ». Il faut effectivement avoir une sacrée volonté pour arriver à « clochardiser » un État aussi riche. Dans des termes assez proches, Nicolas Dupont-Aignan faisait aussi l'éloge de la « révolution bolivarienne » et de son héros : « J'ai de l'admiration pour un homme qui a su défendre les intérêts nationaux de son peuple. » On sait désormais ce qu'en pense ce fameux « peuple » : il n'en peut plus.
Ces trois visionnaires français se rejoignent par ailleurs dans le culte d'un autre grand ami de Chávez, Alexis Tsipras. Une passion commune pour la faillite, sans doute.
Curieusement, on entend moins aujourd'hui nos groupies du chavisme. Le charlatanisme repose en général sur une fuite rapide… En revanche, on sait désormais à quoi mène la soupe idéologique de Chávez, faite de socialisme, de protectionnisme et de nationalisme : à la déchéance et au despotisme.
D'autres dans une même situation auraient pu faire autrement et beaucoup mieux.
Le fond et la forme... Et Gernelle mélange tout.
Vous avez oublié votre troisième tour !
Pour les trois compères que vous citez.
Malheureusement, ils ne sont pas les seuls.