Sylviane Agacinski signe "L'Homme désincarné. Du corps charnel au corps fabriqué", 7e titre de "Tracts", la nouvelle collection à succès de Gallimard.

Une conférence-débat avec la philosophe Sylviane Agacinski, opposante à la GPA, va être reprogrammée, a annoncé jeudi 31 octobre l'université de Bordeaux-Montaigne.

SP

Elle va finalement bien être organisée. Une conférence-débat avec la philosophe Sylviane Agacinski, opposante à la GPA (gestation pour autrui), va être reprogrammée, après avoir été annulée à la suite de "menaces violentes", a annoncé ce jeudi l'université de Bordeaux-Montaigne. "Les modalités de la rencontre ne sont pas encore définies", a précisé le service communication de l'université.

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Une rencontre est également prévue très prochainement sur le thème "Peut-on parler de tout à l'université ?" à la suite de cette annulation. "L'université est et restera le lieu par excellence de la liberté d'expression et du débat d'idées. Je salue la décision d'Hélène Velasco-Graciet [la présidente de l'université] et Sylviane Agacinski de replanifier la conférence (...) pour un échange, je l'espère, ouvert et respectueux des opinions de chacun", a tweeté la ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal.

Sylviane Agacinski, connue pour son opposition au "marché de la personne humaine", était l'invitée depuis plusieurs mois d'une conférence qui devait évoquer "l'être humain à l'époque de sa reproductibilité technique", dans le cadre d'un cycle de thématiques diverses animées par des universitaires, écrivains, philosophes.

Mais l'université avait décidé d'annuler cette conférence de la philosophe, expliquant que "des groupes avaient décidé d'empêcher la tenue d'un échange légitime et évidemment contradictoire sur ces questions d'ordre éthique et juridique dans le contexte des débats actuels sur la PMA et la GPA". L'université de Bordeaux-Montaigne affirmait ne pouvoir "assurer pleinement la sécurité des biens et des personnes ni les conditions d'un débat vif mais respectueux face à des menaces violentes".

Jean-Michel Blanquer : "c'est un nouveau maccarthysme"

Dans le viseur de l'université, plusieurs associations étudiantes défendant les droits LGBT, qui s'étaient émues de l'invitation par l'université de cette "homophobe notoire", appelant les étudiants "à se mobiliser" contre sa venue et assurant vouloir mettre "tout en oeuvre afin que cette conférence n'ait pas lieu".

Après l'annulation de la visite, ce collectif avait répliqué à l'université en affirmant que "parler de 'censure' et 'd'atteinte excessivement grave et violente à la confrontation des idées' relève d'une indécence sans nom, dans un contexte où l'homophobie et la transphobie tuent". "Les atteintes liberticides que sont l'homophobie et la transphobie ne sont pas des opinions et n'ont pas de place dans un 'débat démocratique'", avait souligné ce collectif dans un communiqué.

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Le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, avait dénoncé mercredi l'annulation de ce débat. Pour lui, "ce qui s'est passé à Bordeaux est absolument inacceptable, et ça doit nous alerter car ce n'est pas un mouvement spécifiquement français, c'est une sorte de nouveau maccarthysme qui fait que l'on veut s'attaquer à la liberté d'expression", avait-il déploré au Sénat, lors des questions d'actualité au gouvernement.

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